Refus scolaire anxieux

La « phobie scolaire » peut être évoquée en cas de difficultés, voire d’impossibilité pour un élève à aller à l’école. Il s’agit en fait d’un symptôme, et non d’un trouble spécifique, qui n’existe dans aucun manuel diagnostique. En comprendre les causes permet d’identifier les solutions. On parle également de refus scolaire anxieux. Les anglosaxons utilisent l’expression de « school refusal ».

Chez les enfants autistes, la mal nommée « phobie scolaire » peut intervenir très tôt dans la scolarité, dès la maternelle parfois, avec des causes souvent multiples et intriquées. Les enfants avec un bon, voire un très bon niveau intellectuel ne sont pas épargnés, y compris ceux ayant de très bons résultats scolaires.

« Phobie scolaire » est  impropre, car ce que vit l’enfant s’apparente davantage à un burn-out qu’à une phobie (au sens du trouble défini dans les manuels diagnostiques) .

Les manifestations de la « phobie scolaire » sont variées. Les parents n’identifient pas nécessairement les difficultés avant qu’elles soient très handicapantes, allant même jusqu’à une impossibilité totale d’aller en classe, ou une impossibilité d’apprendre.

Des pistes pour aider les familles et les enfants à prévenir le refus scolaire anxieux existent. Ainsi que des pistes pour accompagner en cas de refus anxieux avéré. 

Les causes du refus scolaire anxieux peuvent être somatiques, comportementales, scolaires. Il peut s’agir de maux de ventre ou de tête la veille ou juste avant d’aller à l’école, avec par exemple des diarrhées ou des vomissements, une impossibilité à franchir le portail, à se séparer des parents, des difficultés à dormir,  de l’agressivité ou plus globalement des changements de comportements, une chute des résultats scolaires, un désinvestissement au niveau des apprentissages, un retrait social plus marqué. Dans les formes les plus sévères, on peut observer une incapacité à apprendre, un rejet des apprentissages et de tout ce qui est en lien avec l’école. Pendant les vacances, tous les signes disparaissent et reviennent juste avant la reprise des cours, ou rapidement après.

Chez les autistes, les traits autistiques peuvent s’accentuer, avec une place prépondérante des intérêts spécifiques ou au contraire un désintérêt important de ses intérêts spécifiques ( aussi nommés intérêts restreints, IR), une augmentation de comportements ritualisés, des rigidités. Une surcharge sensorielle, cognitive ou émotionnelle répétée et intense peut conduire à un épuisement. Les enfants autistes sont plus susceptibles que d’autres de subir des moqueries tant de la part des autres élèves, que des adultes. Du harcèlement ou du cyberharcèlement peuvent s’installer, conduisant potentiellement à de la dépression, des troubles anxieux, ou un stress post traumatique.